Mes collègues Sucharita Kodali et Fiona Swerdlow ont résumé sur ce billet de blog quelques-unes des principales tendances que Forrester observe sur le marché du retail et du eCommerce.

Voici quelques macro tendances et chiffres clefs – plus spécifiques au marché français – qui illustrent leur propos :

  • La croissance du e-commerce devrait atteindre en moyenne en Europe 25% des ventes retail (hors voyage et hors alimentaire) et 35% en France d’ici 2025 – et le marché anglais devrait rester leader avec près de 50% des ventes en digital. Cela veut dire que la majorité des ventes auront encore lieu en magasin, d’où l’importance d’hybrider les parcours clients entre le offline et le digital, car les consommateurs vont vouloir continuer à avoir le choix des options multiples qu’ils ont eu durant les confinements successifs.
  • Les retailers traditionnels seront moins pris en ciseau que dans d’autres pays entre l’explosion du poids des marketplaces et de la montée fulgurante du D2C. Les marketplaces devraient représenter déjà 25% des ventes retail en Chine à fin 2021 contre 10% aux US et en Argentine, mais seulement 5% en France. Le secteur est très dynamique avec des acteurs français très intéressants comme Mirakl ou Octopia. Le digital représente déjà 33% des ventes pour un acteur comme Nike et l’objectif est d’atteindre 50% en 2025. Pour un acteur comme Procter & Gamble, le digital représente à peu près 15% des ventes, mais pour P&G comme pour Unilever, Danone, Mondelez ou Kraft, le D2C reste à construire et ne représente au mieux que quelques centaines de millions d’euros de revenus.
  • Les préoccupations environnementales vont pousser les entreprises du retail à devenir plus responsables. En cette semaine du Black Friday où la frénésie de surconsommation règne, les initiatives pour des achats plus responsables – comme Make Friday Green Again – mobilisent de plus en plus de marques et d’enseignes. Ma collègue Fiona Swerdlow a résumé notre point de vue dans ce blog. J’ai expliqué ici les enjeux de la transformation durable pour les entreprises. Cette transformation prendra plusieurs années mais dès 2022, l’économie circulaire sera au cœur des nouveaux modèles économiques des entreprises les plus vertueuses. Le marché de la seconde main continuera d’exploser car il permet à la fois de concilier le pouvoir d’achat et la protection de l’environnement.
  • Les partenariats et les nouveaux modèles économiques –notamment le retail media – vont s’accélérer. C’est vrai à tous les niveaux, que ce soit dans les opérations « store in the store » ou dans la recherche d’alternatives en Chine aux géants Alibaba ou JD.Com. De nombreux retailers testent de nouvelles offres notamment avec l’abonnement comme Monoprix avec Monopflix ou Fnac Darty avec DartyMax. Le retail media explose avec évidemment le mastodonte Amazon (près de 8 milliards d’euros de revenus publicitaires totaux rien que sur le dernier trimestre), mais aussi Critéo qui a développé de nombreux partenariats avec des retailers comme Carrefour, ou encore Casino et Intermarché qui développent Infinity Advertising en s’appuyant sur RelevanC de Casino. Forrester estime que le marché global du retail media devrait atteindre 50 milliards de dollars fin 2022.
  • Le nerf de la guerre restera évidemment la maitrise de la data, de la logistique et de l’omnicanal au service d’une meilleure expérience client. Avec la hype autour des balbutiements du metavers, l’ouverture de boutiques virtuelles comme celle de Dyson, nul doute qu’on parlera encore beaucoup de réalité virtuelle et augmentée, mais ces technologies resteront niches en 2022. Beaucoup d’effet de mode aussi sur le livestreaming, même si certains acteurs comme Fnac Darty commence à industrialiser leur approche. L’enjeu critique restera la maitrise opérationnelle de tout ce qui se voit moins : la gouvernance de la data pour tirer parti d’outils d’analytics, de techniques de personnalisation et d’intelligence artificielle, sans parler de la maitrise des flux logistiques à l’heure où les chaines d’approvisionnement sont fortement pertubées et où la gestion des retours devient un service qui permet de se différencier de la concurrence.

Pour ceux qui souhaitent en savoir plus ou échanger à ce sujet, n’hésitez pas à me contacter ou visionner l’intégralité du discours d’ouverture dans la vidéo ci-dessous avec l’intégralité de mon discours lors de la keynote d’ouverture de la conférence One To One Retail eCommerce à Monaco fin Octobre dernier.